Activités
Criminalité Transnationale Organisée : Un Enjeu de Résilience pour les Femmes Communautaires

Criminalité Transnationale Organisée : Un Enjeu de Résilience pour les Femmes Communautaires

Dans un contexte régional de plus en plus marqué par des dynamiques criminelles complexes et transfrontalières, la question de la criminalité transnationale organisée (CTO) s’impose comme un enjeu prioritaire de sécurité humaine. C’est dans cette optique que la Youth Awake Togo a organisé un webinaire sous- regional en collaboration avec d’autres organisations de la sous région telles que l’Association pour le Bien Etre, le Développement de l’Enfance et de la Jeunesse au Burkina-Faso (ABEDEJ-BF), Partnering Communities for Sustainable Development (META Foundation) et le Réseau Africain pour le Maintien de la Paix (RAMP-BENIN). Tenu le 26 mars 2025, cette activité vise à approfondir la problématique, en mettant un accent particulier sur l’impact de la CTO sur les femmes vivant au sein des communautés vulnérables. À travers des échanges nourris entre experts, acteurs de la société civile et participants engagés, la session a révélé à quel point ces femmes, souvent marginalisées dans les processus de développement, constituent à la fois des cibles privilégiées et des actrices clés de la résilience face à ce fléau.

Femmes communautaires et vulnérabilité face à la CTO

La CTO regroupe un ensemble d’activités illicites opérées par des groupes structurés au-delà des frontières nationales : trafic d’êtres humains, d’armes, de drogues, contrebande, blanchiment d’argent, entre autres. Si elle affecte globalement les sociétés, ses effets sont particulièrement dévastateurs pour les femmes dans les communautés rurales et périurbaines. Ces dernières subissent une double peine : elles sont à la fois les premières victimes directes – exploitation sexuelle, violences, perte de moyens de subsistance – et les premières affectées par la désintégration du tissu social. Leur position socioéconomique fragile, leur faible accès à l’éducation, à l’information et aux ressources les expose davantage aux manœuvres des réseaux criminels.

Les échanges du webinaire ont mis en évidence que cette vulnérabilité n’est ni accidentelle ni irréversible. Elle résulte de facteurs structurels et systémiques profondément enracinés. Ainsi, des réponses coordonnées, durables et inclusives sont indispensables pour inverser la tendance. L’une des pistes majeures évoquées repose sur l’autonomisation des femmes. En leur offrant des opportunités économiques, un accès à la formation, et des outils de participation active à la vie communautaire, il devient possible de réduire leur exposition aux risques liés à la CTO.

Une dynamique de résilience portée par les communautés et la société civile

Face à cette situation alarmante, plusieurs stratégies de résilience sont en cours d’élaboration et de mise en œuvre sur le terrain. Le renforcement des capacités communautaires pour la détection et la prévention de la CTO constitue un levier important. À cela s’ajoutent les initiatives de collaboration intercommunautaire et régionale, permettant une mutualisation des ressources et une meilleure circulation de l’information. Des alternatives économiques durables, adaptées aux réalités locales, sont également encouragées afin de réduire la dépendance vis-à-vis d’activités illicites.

Le rôle des organisations de la société civile (OSC) s’est révélé essentiel. En première ligne sur le terrain, elles assurent à la fois un accompagnement psychosocial, juridique et économique aux femmes touchées, et mènent des actions de plaidoyer pour une meilleure prise en compte de leurs droits dans les politiques publiques. Le webinaire a notamment insisté sur la nécessité d’intégrer les femmes dans les processus décisionnels, tant au niveau local que national, afin de garantir des politiques inclusives et efficaces en matière de prévention de la CTO.

La lutte contre la criminalité transnationale organisée ne peut se faire sans une approche centrée sur les droits humains, la justice sociale et l’égalité de genre. Les femmes communautaires, bien qu’exposées, disposent d’un fort potentiel de transformation et de résilience. En leur donnant les moyens d’agir, en soutenant les acteurs de terrain, et en adaptant les cadres politiques à la réalité des communautés, il est possible de construire une réponse collective et durable à l’un des défis sécuritaires majeurs de notre époque.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la vision du RAMP-BÉNIN, qui œuvre pour la promotion de la paix, de la sécurité humaine et du développement durable à travers l’implication active des jeunes et des femmes. En soutenant ce webinaire, le RAMP-BÉNIN renforce son engagement à sensibiliser les communautés sur les enjeux sécuritaires émergents, à développer des réponses adaptées aux réalités locales, et à accompagner les femmes dans leur processus d’autonomisation et de résilience face aux menaces de la criminalité transnationale organisée.

Rédigé par : Cell. Com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *