Engins explosifs : Comprendre et prévenir les dangers au Bénin

Découvrez les dangers des engins explosifs (EE) et improvisés (EEI) au Bénin, leur impact sur les populations, ainsi que les solutions proposées par le déminage et la dépollution. Focus sur le rôle du CPADD et les mesures de sensibilisation essentielles pour préserver la sécurité dans les zones post-conflits.

Le Bénin, autrefois épargné par les conflits armés, fait désormais face à une montée inquiétante des attaques terroristes dans ses régions septentrionales. Ces attaques, souvent meurtrières, s’appuient sur l’utilisation massive d’engins explosifs, qu’ils soient classiques ou improvisés, causant des pertes humaines importantes parmi les soldats et les populations civiles. Face à cette menace croissante, il est essentiel de comprendre ces dispositifs, leur fonctionnement, et surtout les moyens de prévenir leurs effets dévastateurs. Cet article vous guide à travers les bases des engins explosifs, leurs spécificités, et les méthodes pour assurer un environnement sécurisé grâce au déminage et à la dépollution.

Un engin explosif : quoi retenir ?

Un engin explosif (EE) est un dispositif fabriqué pour exploser. Pour la petite histoire, la dynamite est inventée en 1866 par Alfred Nobel et était très utilisée dans les industries minières. Cet engin a évolué avec le temps et a connu plusieurs modifications en fonction de la nouvelle technologique. Nous disposons deux types d’engins explosifs : engin explosif (EE) et engin explosif improvisé (EEI).

Différence entre EE et EEI

Un Engin Explosif est l’ensemble de l’arsenal classique ayant une dénomination, un numéro d’enregistrement ou et un modèle connu de l’ensemble du corps militaire. A l’opposée d’EE, un EEI est créé de manière traditionnelle, fait pour exploser sans un nom, modèle et numéro. Le risque avec ces engins explosifs improvisés est vraiment énorme et relève de l’ignorance des soldats sur le terrain ou habitants environnants. Ils sont plus récurrents au Mali, en Centrafrique, en RDC, au Niger, au Burkina-Faso, au Bénin, etc. d’après l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, publié en février 2024, entre 2013 et 2023, plus de 100 soldats de la paix sont décédés et plus 600 ont été blessés au Mali. 

Déminage et dépollution d’un EE

Le Centre de Perfectionnement aux Actions Post-conflictuelles de Déminage et de Dépollution (CPADD) est un centre régional implanté en 2002 et inauguré le 25 avril 2003 au cœur de la ville historique de Ouidah. Créé avec le soutien de la France, le centre est spécialisé dans la formation au déminage en contribuant à la création d’une capacité africaine dans les domaines de :

• La lutte contre les engins explosifs ;
• La sécurisation des dépôts de munitions ;
• La réduction de la prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC) en proposant des formations spécifiques répondant aux besoins de ses partenaires.

Le déminage est l’opération par laquelle on débarrasse un terrain, une zone des mines. Quant à la dépollution c’est diminuer ou supprimer la pollution de (un lieu, un site urbain, industriel, etc.). Ces opérations sont nécessaires pour la sécurité des soldats et des habitants des zones post-conflits.  Les volontaires ont pris part à des ateliers et des parcours de sensibilisation conçus pour leur enseigner les bonnes pratiques à adopter en présence d’engins explosifs.

Indices

La détection des engins explosifs repose en grande partie sur l’observation attentive des indices qui signalent leur présence. Voici quelques-uns des signes les plus courants :

• Changements inhabituels dans la couleur du sol : Une teinte différente peut indiquer une perturbation récente du sol liée à l’enfouissement d’un engin.
• Perturbations visibles : Un sol remué, affaissé ou présentant des irrégularités peut être un indice qu’un engin a été placé récemment.
• Présence d’objets inhabituels : Des fils, des morceaux de métal ou des objets qui ne semblent pas à leur place peuvent souvent cacher des dispositifs dangereux.

Il est également crucial de prêter attention aux environnements souvent ciblés : les chemins isolés, les abords des routes, les zones proches des camps militaires ou les endroits stratégiques pour les déplacements. Ces indices doivent déclencher une réaction immédiate et coordonnée : ne pas s’approcher, alerter les autorités compétentes et sécuriser la zone autant que possible.

Procédure de déminage

En cas de découverte d’engins explosifs ou de leurs indices, la vigilance et le respect des consignes de sécurité sont des impératifs. La sensibilisation des communautés locales, la formation des soldats et le rôle accru des spécialistes en déminage jouent un rôle fondamental dans la prévention des drames liés à ces dispositifs. Par ailleurs, des organisations comme le CPADD et d’autres partenaires internationaux continuent de multiplier les efforts pour renforcer les capacités locales face à ces menaces. En définitive, la lutte contre les engins explosifs ne repose pas uniquement sur les experts, mais également sur une sensibilisation collective et une action coordonnée pour préserver la sécurité et la paix au sein des zones affectées.