Cotonou Respire : mobilisation citoyenne pour la justice climatique à Ganhi
Le samedi 24 mai 2025, la ville de Cotonou a été le théâtre d’une importante mobilisation citoyenne en faveur de la justice climatique. Intitulée « Cotonou Respire », cette initiative portée par l’organisation Health Access Initiative (HAI), avec la participation de plusieurs ONG dont RAMP-BÉNIN, a réuni près de deux cents personnes. Objectif : exiger la délocalisation de la cimenterie de Xwlacodji, source de pollution dénoncée depuis plusieurs décennies par les riverains.
Très tôt dans la matinée, les participants se sont retrouvés à la Librairie Notre-Dame de Ganhi. L’ambiance était à la fois militante et festive. T-shirts, pancartes, slogans engagés : tout était prêt pour une caravane pacifique qui allait s’élancer en direction de la Place de l’Amazone, en passant par plusieurs points stratégiques.
Des voix qui s’élèvent pour un environnement sain
Avant le départ de la marche, plusieurs discours ont marqué les esprits. Le président du comité HAI a ouvert les interventions en exprimant son indignation face à l’inaction des autorités, en particulier concernant une étude environnementale commanditée depuis plusieurs années, mais restée lettre morte.
Ange Marie ESSE, coordonnateur du projet, a insisté sur l’urgence de la situation environnementale à Ganhi, et sur la nécessité pour l’État de répondre aux préoccupations légitimes des citoyens. Pour lui, continuer à tolérer la présence d’une cimenterie en pleine zone urbaine, « c’est exposer des milliers de familles à des risques sanitaires graves« .
La parole a ensuite été donnée à Daniel GANGBÉ, volontaire très impliqué, qui a souligné l’importance de la mobilisation comme acte de citoyenneté. Enfin, Mme Doria TCHIAKPE, intervenant au nom des femmes, a livré un témoignage poignant sur la détresse des mères vivant dans un environnement toxique, et sur les conséquences de la pollution sur les enfants.
Une marche pacifique, un message fort
Encadrée par quelques agents de la police nationale, la caravane a défilé dans les rues de Cotonou. Les pancartes affichaient des messages clairs tels que : « Justice environnementale pour Ganhi », « Cotonou respire », ou encore « 50 ans de pollution, ça suffit ! ». L’ambiance était à la fois sérieuse et déterminée, les participants scandant des slogans, portés par une énergie collective.
Le point d’orgue de la marche a été la remise d’une plaidoirie symbolique au Ministère du Cadre de Vie, appelant les autorités à agir enfin en faveur de la santé des populations et de la préservation de l’environnement.
La participation du Réseau d’Africain pour la Maintien de la Paix (RAMP-BÉNIN) à cette activité s’inscrit dans sa mission de promotion de la paix, de la sécurité humaine et de la gouvernance locale. En soutenant cette marche, le réseau a réaffirmé sa volonté d’accompagner les dynamiques citoyennes qui visent à créer un environnement plus juste, plus sain et plus respectueux des droits fondamentaux. Sa présence sur le terrain renforce la crédibilité des actions menées et contribue à amplifier la voix des communautés affectées.
Rédigé par : Cell. Com